Installer un compost collectif (Témoignage)

Suite à mon article sur le compostage j’ai pu échanger avec Aurélie qui a fait installer un compost dans la co-propriété où elle vit. J’ai trouvé son histoire intéressante. Elle prouve que même en ville, il est possible de trouver des solutions pour le compost. En plus, même si elle n’évoque pas ce point, je constate que ça a forcé la création de liens avec ses voisins. Un point positif de plus!

Je laisse la parole à Aurélie, qui a décrit son cheminement et les étapes pour y arriver. Un grand merci à elle pour sa générosité, merci d’avoir pris le temps de raconter cette histoire.

Aurélie

A l’origine de cette expérience, il y a le film-documentaire DEMAIN, qui présente des initiatives locales (dans une dizaine de pays), écologiques, économiques , socialement durables.  Je ne peux pas juger, mais en tous cas, leur mise en œuvre ne peut faire que du bien, alors pourquoi ne pas se lancer ?! … d’autant que je mets déjà en application certaines actions présentées dans le film:

– J’ai un micro-potager sur mon mini-balcon urbain de banlieusarde : du persil, de la ciboulette, de la menthe (mojitoooooo !!!), un pied de groseillier et un de cassis (des boutures « easy cheesy » !) et quelques fraisiers. Je vous encourage à profiter des moindres espaces extérieurs.

– J’ai beaucoup réduit ma consommation de viande.

La prochaine étape était donc : le COMPOSTAGE ! Le compost est une technique naturelle qui permet d’apporter des nutriments à la terre et aux plantes, un peu comme du terreau. Je me suis lancée et je vais vous raconter comment j’ai porté le projet d’installation de bacs à compost, dans une résidence de banlieue parisienne !

Pour tout vous dire, j’ai de la chance, car mon agglomération (Grand Paris Seine Ouest ou GPSO, pour les intimes) propose la mise en place gratuite du compostage collectif. Objectif : accompagner les habitants pour réduire les déchets collectés par les prestataires de service et valoriser eux-mêmes leurs déchets.

En compostant les déchets de cuisine et du jardin, vous pouvez réduire votre production d’environ 30 kg/an/hab.

Etapes pour installer un compost dans ma co-propriété

  • Step 1 : Juin 2016. Je me permets de prendre contact avec l’agglomération et le conseil syndical de ma copropriété (entendons-nous bien, ça ne peut pas se faire sans eux !). Feux verts, en avant Guingamp !
  • Step 2 : Juillet 2016. Un audit de faisabilité par le « maître composteur » de l’agglomération est mené dans notre résidence. Compte tenu des espaces verts, entretenus par notre gardien, nous réunissons toutes les conditions favorables à la valorisation de nos déchets ménagers organiques par le compostage collectif.

L’audit porte sur : 

  1. L’emplacement / les nuisances : L’emplacement des bacs à compost devra être sur terre et en mi-ombre, en retrait des habitations afin d’éviter les nuisances éventuelles. En fait, à l’endroit choisi, notre gardien réalise déjà du compostage à l’air libre des déchets verts issus de l’entretien du jardin (tonte de la pelouse notamment). Normalement, aucune nuisance ne sera à craindre (odeurs, insectes…). Si c’est le cas, le « maître composteur » de GPSO nous accompagnera pour nous transmettre les bonnes pratiques, durant un an.
  2. La logistique (nombre de bacs et poubelles de cuisine): Dans un premier temps, 2 bacs seront installés. A termes, la possibilité de bacs supplémentaires pourra être envisagée. Chaque foyer volontaire disposera d’un bio-seau, poubelle destinée aux déchets compostables, fermée et qu’il est possible de garder dans les logements pour quelques jours. Lors de la livraison, le « maître composteur » assurera une rapide formation au compostage pour les familles volontaires et la distribution des bio-seaux.
  3. Résultats & récolte: Outre la réduction de nos déchets, le but du compostage est de récolter, une fois la maturité atteinte (au bout de 9 à 12 mois), une matière riche qui pourra être utilisée par l’ensemble de la résidence pour les plantes et le jardin.

Step 3 : Janvier/Février 2017. Et oui, le temps passe vite ! Un rendez-vous pour l’installation des bacs est pris un samedi, hors des vacances scolaires, afin de pouvoir espérer réunir le maximum d’habitants. En attendant nous (moi et le conseil syndical) faisons de la communication dans les cages d’escaliers pour qu’ils viennent au rendez-vous et qu’ils manifestent leur intérêt pour cette initiative, même s’ils ne peuvent pas être présents le jour J.

Le Jour J : une petite quinzaine (sur 70 appartements) d’habitants de la résidence sont là. Ce n’est pas si mal ! Les 2 bacs sont installés et chacun reçoit une sensibilisation et son bio-seau.

What’s next ?

Un mois après l’installation des bacs et le premier est déjà plein ! Nous avons de la chance car le gardien y place les déchets des espaces verts (qui augmentent avec l’arrivée du printemps). Et un couple qui tient une boulangerie au bout de la rue y place leurs restes de salades et sandwichs ! Et quand le remplissage du bac suivant sera déjà bien entamé, je contacterai de nouveau l’agglomération pour installer un ou plusieurs bacs supplémentaires

Au printemps prochain, nous récolterons notre compost « maison ». J’ai déjà pensé en mettre dans mon micro-potager, voire même en offrir à des amis qui se lancent dans un potager urbain. Pratique bio, peu cher et original, le cadeau idéal !

Pour aller + loin :

Dans la thématique dela réduction des déchets, je vous recommande le livre de Béa Johnson, Zéro Dechet, qui vous explique comment alléger votre vie !

Renseignez-vous sur les Incroyables Comestibles, un mouvement citoyen qui encourage l’autosuffisance alimentaire des territoires. (des potagers, des composteurs et beaucoup de créativité !)